La semaine dernière, des travailleurs de la société UMS, appartenant au richissime aventurier libanais Fadi Wazni, ont engagé un mouvement de grève illimitée pour exiger une revalorisation significative de la grille salariale et l’amélioration des conditions de travail et de vie, la dissolution du syndicat corrompu, le départ de certains cadres notamment le directeur des ressources humaines et du directeur général adjoint de l’UMS.
Informés, le préfet et le Gouverneur de Boké ont tenté de jouer aux bons offices en entamant directement la négociation avec les travailleurs afin qu’ils acceptent de reprendre le travail dans les 72 heures. Mais les grévistes, avant toute reprise, ont d’abord exigé la présence effective de leur patron Fadi Wazni, seul garant à leurs yeux de la satisfaction des revendications.
Au bout du compte, la montagne a accouché d’une souris et aucune perspective ne pointe à l’horizon en l’absence du patron de l’UMS, Fadi Wazni, soupçonné d’être en fuite et loin de la Guinée depuis quelques jours.
Surtout que les travailleurs grévistes déplorent le fait que depuis le déclenchement de la crise, la direction générale basée à Conakry, n’a dépêché aucun responsable pour venir à leur rencontre.
Ce qui du coup a fait monter l’adrénaline des grévistes qui exigent désormais la présence de Fadi Wazni pour la signature d’un protocole.
Il faut rappeler que la grève est légitime et elle se passe ainsi dans tous les pays au monde.
Ce qui est paradoxal et révoltant, Fadi Wazni en personne a dit dans certaines radios de la place que le travailleur le moins payé à UMS est de 700 dollars américains, alors qu’en réalité il ne touche que 2 millions de FG.
Les marocains et les libanais qui pullulent la société, traités comme des expatriés, sont dix fois mieux payés et traités plus que les guinéens qui travaillent durement.
Pendant que les travailleurs guinéens partagent une chambre à 2 ou trois, les libanais et les marocains occupent chacun une chambre avec tout le confort possible (télévision, frigidaire, cafetière, cuisine électrique, salon, lit confortable,
Pour l’heure, les travailleurs n’ont plus confiance au syndicat car, ils reprochent à ce dernier son mutisme et son incapacité à faire face à leurs difficultés.
À rappeler enfin que La société UMS est de droit guinéen mais son fonctionnement est purement étranger. Le contenu local n’est point respecté et les travailleurs ne savent plus à quelle autorité se vouer pour être rétablis dans leurs droits.
Ibrahima Sory Diallo D. Beck