Scrutin présidentiel du 18 octobre : Une élection de tous les dangers !

Le scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 en Guinée s’annonce extrêmement difficile dans un contexte particulier où le président sortant, Alpha Condé, tente un troisième mandat vivement contesté tant à l’interne qu’à l’externe. 

Il aura face à lui douze 12 candidats, dont notamment deux femmes et son principal opposant Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux en 2010 et 2015 et d’autres adversaires non moins solides. 

Cette élection qui va se dérouler dans une vive tension de contestation, pourrait connaître une crise sans précédent, provoquant des affrontements inter communautaires, des tueries et des dégâts importants. 

Là Guinée est à un tournant décisif de son histoire. Elle est dépourvue d’institutions républicaines fortes et indépendantes, d’une société civile divisée, des partis politiques à base ethnique, une armée divisée et corrompue, des communautés divisées et opposées entre elles parfois… tout un cocktail explosif qui n’augure de meilleurs lendemains. 

Le candidat sortant Alpha Condé et son challenger Cellou Dalein Diallo, aucun ne voulant céder à l’autre, courent tous vers le palais présidentiel Sekhoutoureya avec tous les risques possibles. 

À la veille du dépôt des candidatures, nous avons vu les deux candidats joués au chat et à la souris avant de se lancer comme des chevaux de la loterie dans la course vers le fauteuil présidentiel. 

Alpha Condé à la carapace d’une tortue de mer, aura attendu longtemps, très longtemps, mettant ses militants et sympathisants dans uns suspicion totale et une incertitude inexplicable, pour annoncer enfin sa candidature en fin août. Son challenger, Cellou Dalein néophyte en politique et membre influent du FNDC ( Front National pour la Défense de la constitution) où il vient d’être exclu par ses pairs pour sa participation à l’élection présidentielle, a également attendu au dernier moment, au tout dernier moment, surprenant même ses militants et sympathisants, pour se porter candidat au scrutin du 18 octobre. Une décision qui, du reste, a surpris ses alliés, notamment Sydia Touré de l’UFR, Lansana Kouyate du PEDN. Selon eux, Cellou Dalein Diallo n’aurait pas dû prendre ce risque,  aller à une élection tronquée d’avance, un fichier électoral taillé sur mesure… Sachant bien que le pouvoir de Alpha Condé a tout planifié pour une mascarade électorale qui le maintiendrait aux affaires. Pour le leader de l’Ufdg, il faut barrer la route du palais Sekhoutoureya à Alpha Conde par tous les moyens. L’empêcher de briguer un troisième mandat contesté par une majorité écrasante des Guinéens. Le parti de Cellou aurait mobilisé les moyens humains et financiers pour surveiller et contrôler les résultats de la CENI. Des représentants de l’Ufdg seront répartis dans tous les bureaux de vote en Guinée pour recueillir des informations et communiqués les résultats au fur et à mesure à un bureau de centralisation basé à Conakry. 

Comme on le voit, l’élection présidentielle du 18 octobre pourrait provoquer de vives contestations dans le pays. Elle s’annonce extrêmement compliquée. Selon nos sources, l’on pourrait assister à la publication de deux résultats au lendemain de ces élections. L’un en provenance du pouvoir en place et l’autre de l’Ufdg. Quel grabuge ! Ainsi, le pays pourrait être dans un cycle de violence post électoral sans précédent où tous les scénarios seront possibles. 

Mohamed Camara

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