La République de Guinée est en proie à une crise sociopolitique sans précédent. Le pays est à la croisée des chemins et a besoin de leaders forts et honnêtes pour le sortir de cette impasse. Malheureusement, la ministre de l’information Aminata Kaba n’est pas à la hauteur de cette tâche. Au lieu de travailler pour le bien de la République, elle travaille en coulisse pour ses propres intérêts personnels.
L’affaire de l’Office Guinéen de Publicité (OGP) en est un exemple flagrant. Aminata Kaba a récemment demandé au Conseil des ministres de changer les statuts de l’OGP. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait avant ? En quoi les statuts actuels posent-ils problème ? Ce n’est pas clair. Ce qui est clair, cependant, c’est que la ministre cherche à se frayer un chemin vers l’enrichissement illicite. Elle a été membre du conseil d’administration de l’OGP mais n’a jamais soulevé la question de changement statutaire. Maintenant, elle insiste sur cette question, sans raison apparente.
Aminata Kaba est une ministre qui navigue selon les courants et les intérêts personnels du moment. Elle est du genre à agir unilatéralement et ne consulte personne. Par exemple, dans le cas de la rénovation du plateau de la RTG, la ministre n’a associé personne. Elle a sollicité la main d’œuvre étrangère, des Ivoiriens plus précisément, plutôt que les Guinéens, en dépit des instructions du président Mamadi Doumbouya qui mettent en avant les Guinéens en premier. Comment peut-on comprendre qu’une ministre qui est censée travailler pour l’intérêt national préfère les étrangers à ses propres compatriotes ?
Il y a également des allégations de pots-de-vin et d’intérêts égoïstes dans cette affaire de rénovation du plateau de la RTG. Aminata Kaba aurait agi comme une technicienne en chef, laissant la direction générale de la RTG hors de la boucle. Il est difficile de dire avec certitude si ces allégations sont vraies ou non, mais cela soulève des questions sur la transparence et l’intégrité de la ministre.
La ministre a récemment pris une décision controversée en suspendant plusieurs journalistes de la RTG, y compris le directeur général Fana Soumah. Cette suspension a conduit à une grève des journalistes du service public. La raison de cette décision est liée à la journée internationale de la presse, à laquelle la ministre n’a pas pu faire sa déclaration. En effet, les techniciens qu’elle avait envoyés depuis la Côte d’Ivoire pour rénover le plateau de la RTG ont mal travaillé et n’ont pas satisfait aux attentes. Plutôt que d’assumer sa responsabilité, la ministre a rejeté la faute sur la direction générale de la RTG, bien que celle-ci n’ait pas été associée ni consultée pour cette rénovation.
Le comportement de la ministre Aminata Kaba est inacceptable. Elle est en porte-à-faux avec la République et n’a pas les compétences ni la volonté de travailler pour le bien du pays. La Guinée a besoin de dirigeants honnêtes et compétents, pas de personnes qui cherchent à s’enrichir aux dépens de la nation.
Le président Doumbouya doit agir pour rétablir l’intégrité et la transparence dans son gouvernement en enquêtant sur les allégations portées contre Aminata Kaba. Si ces allégations s’avèrent vraies, la ministre doit être relevée de ses fonctions et poursuivie en justice pour ses actes présumés de corruption. Le peuple guinéen mérite mieux que cela.
Par Nassim Magassouba, Conakry. Email : nassimmagassouba@gmail.com