Le verdict dans la saga judiciaire opposant la Féguifoot à l’ancien président de cette institution, Salifou Camara dit Super V, Ibrahima Barry dit Blasco, secrétaire général suspendu et Morton Soumah, comptable, est tombé le lundi, 16 novembre au tribunal de première instance de Kaloum.
Coup de tonnerre : le poursuivant, c’est à dire la Féguifoot, est débouté pour délits non constitués. Les poursuivis sont acquittés et libres de reprendre leurs activités sportives. Après deux ans de procès alambiqué, où les inculpés ont tout subi : humiliation, prison, injures, accusations fortuites, de vols d’un faramineux montant de 28 milliards francs guinéens…
On aura tout entendu et vu, fait remarquer un des accusés. L’on se souvient, que c’est au lendemain de l’élection du président Antonio Souare à la tête de la Féguifoot qu’un contrôle financier a été sollicité par les nouveaux élus pour faire l’état des lieux.
Cela se passe ainsi dans toutes les institutions sérieuses, sauf qu’en Guinée, l’état des lieux s’est transformé en audits exigé par le premier vice président Amadou Diaby qui semblait gardé une dent pourrie contre ses anciens collaborateurs.
A rappeler que l’homme fut dans le précédent comité exécutif l’un des anciens vices présidents de la Féguifoot. D’un état des lieux, la Féguifoot, par le canal de son bouillant vice président, multiplie les sorties fracassantes dans la presse nationale et internationale pour annoncer un audit au sein de la Féguifoot, piloté par le cabinet KPMG.
Après deux mois d’audit, coup de théâtre : le cabinet annonce curieusement un détournement de 28 milliards de francs guinéens et plus de 500 mille euros détournés au détriment de la Féguifoot.
Le dossier est transféré au tribunal et une saga judiciaire est engagée. Au cours des deux ans de procès, les audiences se multiplient au tribunal de première instance de Kaloum, avec de grands avocats commis de part et d’autre.
Au bout du rouleau, rien d’intéressant à retenir contre les inculpés. Le tribunal trouve que les reproches faits aux accusés ne sont pas fondés et ils sont purement et simplement acquittés.
Que faut il retenir de ce bras de fer qui a fait couler encre et salive ?
La Féguifoot, engagée bêtement par son ex vice président dans ce procès, sort largement déplumée, affaiblie par les précédents conflits sportifs.
Elle aurait évité de se faire ridiculiser ainsi. Un procès lancinant, coûteux et plein de chantage. Salifou Camara dit Super V et compagnie sortent ragaillardi et pourraient même intenter un procès contre la Féguifoot pour des dommages et intérêts.
Quant au secrétaire général suspendu, Ibrahima Barry dit Blasco, il devrait logiquement reprendre son poste occupé par intérim par le gendarme à la retraite Maurice Akoï Koivogui.
Les jours à venir nous édifierons mieux
Ibrahima Diallo, Analyste sportif