La chute du régime du Président Alpha Condé plonge, une fois de plus, la Guinée dans une nouvelle période de transition pour le moment indéterminé. Quel type de Gouvernement faudrait-il afin que cette nouvelle parenthèse militaire atteigne ses objectifs définis par le CNRD et soit couronnée de succès.
Le nouvel Homme fort du pays a beau affiché de bonnes intentions, la réussite, cependant du Lieutenant – Colonel Mamadi Doumbouya, dépendra de sa capacité à instaurer et à maîtriser tous les contours de la transition que son coup d’état, salué et applaudi par les populations, ouvre en Guinée. Pour y parvenir, il a forcément besoin d’un Gouvernement au nombre raisonnablement limité dont les membres partagent totalement les principes définis dans la déclaration de prise du pouvoir du CNRD.
Si la concertation et le dialogue avec toutes les composantes et acteurs sociopolitiques constituent de bonnes initiatives, il serait très maladroit et même dangereux de faire de la discussion politique, la méthode de Gouvernement. Il faut absolument éviter les erreurs du Capitaine Moussa Dadis Camara, en se laissant entraîner dans le piège des rencontres politiques incessantes et souvent infructueuses.
Il est également évident qu’un Gouvernement d’éléments de partis ou dit Gouvernement d’union nationale, dans le contexte actuel, n’est pas approprié, il est même source de tensions et conflits qui pourraient affecter la bonne conduite de la transition vers ses objectifs pourtant nobles.
Garantir aux partis et mouvements politiques toute leur liberté et leurs droits est un principe que le CNRD doit restaurer et sauvegarder.
Durant la période transitoire que chaque formation se donne les moyens et s’organise pour les futurs échéances en ayant le droit de sillonner tout le territoire national sans être ni inquiété ni menacé.
Le CNRD devrait veiller, qu’un mouvement politique, sous aucun prétexte, ne se proclame propriétaire d’un périmètre de la Guinée et empêche ainsi les autres d’y battre campagne.
En clair, accorder un traitement égalitaire à tous les partis, et s’exercent dans la conquête du pouvoir dès que le calendrier le permettra. Mais, faire en sorte que la table du Conseil des Ministres ne soit pas le lieu de rencontres des calculs politiciens de ceux qui s’y retrouvent en lieu et place des vrais sujets et problèmes du pays, que l’action gouvernementale ne soit détournée ou désorientée en faveur de tel ou tel leader.
En attendant la feuille de route, l’objectif de la transition est connu et accepté par les Guinéens et la communauté internationale. Il a été clairement indiqué par le Chef de la junte.
Cette transition devrait être menée par des Guinéens hors circuits politiques.
Comme Mohamed Béavogui, ancien fonctionnaire de la FAO, (proposé Premier ministre en 2007) reste à trouver ces Guinéens, moins engagés ou non marqués politiquement et compétents, pour se consacrer uniquement à l’historique mission définie, celle qui permettra à la Guinée et aux Guinéens de se choisir librement les dirigeants qu’ils veulent et de tourner durablement sinon définitivement les irruptions kakies inattendues sur la scène politique comme celle qui a profondément humilié et historiquement blessé le Président Alpha Condé. Les membres de ce Gouvernement, qui ne sont pas des militants se retrouvant les soirs dans les sièges des partis politiques après le bureau la journée, devraient, avant de prendre fonction, jurer sur le Saint Coran ou la Bible, de servir honnêtement, sincèrement et exclusivement les objectifs de la Transition et l’intérêt de la Guinée. Pour veiller sur ce Gouvernement, un Conseil National (jouant le rôle d’assemblée) devrait être installé et composé, lui, de toutes les forces vives du pays.
Moustapha Doumbouya