La suspension du procureur général près la Cour d’appel de Conakry continue à susciter des réactions dans la capitale. L’Association des Magistrats de Guinée (AMG) déplore la procédure et dénonce ce qu’il qualifie d’acharnement contre Alphonse Charles Wright.
L’AMG exprime ses préoccupations et regrette l’irruption des forces de sécurité dans les locaux du bureau du magistrat lui réclamant ses véhicules de fonction et l’obligeant à libérer manu militari les lieux. Selon Mohamed Diawara, ces agissements sont contraires à la loi.
Au cours d’un entretien exclusif qu’il a accordé à aconakrylive vendredi, Mohamed Diawara a déclaré que la suspension d’un magistrat relève de la compétence du ministre de la justice s’il estime que ses agissements sont contraires à la loi, à la déontologie et à l’éthique de sa profession. Mais pour le président de l’association des magistrats de Guinéen, ses préoccupations sont ailleurs.
« Notre problème concerne l’irruption des officiers des forces de l’ordre au bureau de monsieur Charles Wright, c’est ce que nous condamnons. Nous trouvons cela contraire à la loi et ces agents n’étaient nullement habilités à venir au bureau de monsieur Charles Wright, lui retirer les avantages dus à son rang. S’il est suspendu c’est une mesure conservatoire ce n’est pas une sanction. Un magistrat n’est pas n’importe qui », a précisé Mohamed Diawara.
Le président de l’AMG appelle le ministre de la justice à tenir compte du délai imparti pour la saisine du conseil supérieur de la magistrature afin de relater les faits reprochés à Charles Wright.
« Nous voulons que le ministre prenne des dispositions allant dans le sens du respect de l’institution judiciaire. Il est important que le ministre sache que la suspension qui est intervenue avant la saisine du conseil supérieur de la Magistrature ne doit pas dépasser 30 jours. Dans 30 jours il doit saisir le conseil supérieur de la magistrature pour exposer les faits reprochés à Charles Wright », a martelé le magistrat.
Le magistrat invite le ministre de la justice à ouvrir des enquêtes pour identifier les officiers et/ou agents qui ont fait irruption dans le bureau du procureur général.
Mohamed Diawara a par la même occasion exprimé ses inquiétudes par rapport à la sécurité du procureur général près la cour d’appel de Conakry. « Puisqu’il a plusieurs fois agi au nom de la société en tant que procureur général, nous estimons qu’il est important que l’Etat prenne des dispositions appropriées pour sa sécurité, sa vie pourrait être en danger. Le fait d’aller lui dire de libérer les lieux manu-militari c’est un acharnement » s’inquiète le président de l’association des magistrats de Guinée.
In aconakrylive