Depuis une décennie, les routes Mandiana-Kankan-Kissidougou en Guinée sont un sujet brûlant de préoccupation. Malgré les financements décaissés et les instructions du président Mamadi Doumbouya exigeant la finalisation des travaux, l’entreprise Guiter refuse systématiquement de terminer les contrats routiers pour lesquels elle est payée. Les conséquences sont désastreuses pour les usagers et les populations, avec une situation cauchemardesque qui prévaut sur cette “route de l’enfer”.
Les deux tronçons de ces routes sont dans un état déplorable, parsemés de cratères profonds plutôt que de simples nids-de-poule. Ces trous béants causent de graves accidents, entraînant des dommages matériels et des pertes en vies humaines. Malgré les nombreux accidents et les dangers évidents, les travaux restent à l’arrêt et les routes restent quasi-impraticables, en particulier pendant la saison des pluies.
Concernant l’axe Kankan-Mandiana (financée à hauteur de 184 millions de dollars US entièrement happés par Guiter SA), les travaux sont particulièrement en retard. Seulement 40 kilomètres de bitume ont été réalisés sur les 100 initialement prévus. Trois des cinq lots prévus n’ont pas avancé d’un seul mètre et sont confrontés à des problèmes de raccordement. De Kodiéran à Mandiana, les conditions de circulation sont désastreuses, avec de la boue, des trous et de la poussière selon les saisons. Malgré les ordres du gouvernement guinéen, l’entreprise Guiter SA fait peu de progrès réels et semble se contenter de quelques actions symboliques pour apaiser les populations et les autorités.
L’axe Kankan-Kissidougou (financé à hauteur de 305 millions de dollars US dont 65 millions USD débloqués), en Haute-Guinée, est tout aussi problématique. Cette route est un véritable cauchemar pour les automobilistes et les motards, et une source d’inquiétude constante pour les passagers et les conducteurs. Aucun tronçon de cette route n’a été bitumé jusqu’à présent, malgré les 194 kilomètres prévus. Les conducteurs témoignent des difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent, avec des trajets qui prennent des heures voire des jours, en fonction des conditions météorologiques. Les accidents sont fréquents et les véhicules se retrouvent régulièrement dans les ravins.
Les contrats de bitumage pour ces deux axes ont été signés en 2013, avec des montants considérables alloués aux travaux. Cependant, sur les 294 kilomètres initialement prévus, seuls 45 kilomètres ont été bitumés, soit moins de 16% d’avancement. Les partenaires adjudicateurs, Guiter SA et Ebomaf, se renvoient mutuellement la responsabilité de ces échecs, tandis que l’État guinéen et les populations subissent les conséquences de ces projets inachevés.
Face à cette situation critique, le président de la Transition, Mamadi Doumbouya, a en 2022 exhorté les entrepreneurs responsables de ces contrats routiers, ainsi qu’à tous les autres, à terminer les travaux afin de soulager les usagers pendant l’hivernage. Dans toute la Guinée, les travaux routiers avancent à grands pas, sauf dans le Nabaya et le Wassoulou où tout est à l’arrêt.
Les contrats de goudronnage de ces deux axes routiers ont été signés il y a une décennie par le gouvernement guinéen, mais l’entreprise Guiter SA chargée des travaux n’a pas respecté ses engagements. Face à cette situation, les populations locales et les usagers de ces routes ont exprimé leur colère et leur frustration à plusieurs reprises.
Des manifestations ont été organisées pour réclamer l’achèvement des travaux et dénoncer l’inaction des autorités compétentes. Les habitants de Mandiana, Kankan et Kissidougou se sentent abandonnés et privés d’une infrastructure routière vitale pour leur développement économique et social.
Par Sambegou Diallo