Konaté : “Je réclame mon million de dollars et un Prado que j’ai remis à Tibou pour Yahya Jammeh”

C’est un général Sékouba Konaté visiblement très remonté qui a joint Mediaguinee ce mardi, 29 septembre. L’ancien président guinéen de la transition, depuis la France où il vit depuis des années, dit, sur un ton ferme, avoir donné une somme d’un million de dollars à Yahya Jammeh’’, ancien président de la République de Gambie.

Dans cette affaire, Konaté accuse un ministre guinéen qui serait, selon lui, à la base du non-paiement de son argent.

« Je réclame mon million de dollars et un Prado à Yahya Jammeh. Il y un ministre guinéen (Tibou Kamara) à qui j’ai remis l’argent et le Prado pour envoyer à Yahya Jammeh. Mais si l’argent n’est pas payé, je réagirai de la ferme manière », a-t-il menacé.

Poursuivant, il indique que « ce sont ces mêmes ministres et d’autres qui étaient au Maroc, qui ont dit que je veux monter un coup d’Etat contre Alpha Condé en Guinée. C’est le président Alpha Condé en personne qui m’a dit cela. Si l’argent n’est pas payé, je sais ce que je vais faire. Parce que quand j’étais au Maroc, ce sont eux qui ont dit que je voulais déstabiliser la Guinée. Lui (Tibou) et le consul de la Guinée (Roda Fawaz) », dit ”El Tigre” qui affirme avoir saisi la communauté internationale sur la question.  

Sur le limogeage de l’ex-ministre Koutoubou Moustapha Sano, le général Konaté parle de ‘’manipulation’’ au sommet de l’Etat.

« Quand j’ai parlé de Koutoubou, ce sont eux qui ont manipulé auprès d’Alpha Condé pour qu’on enlève Koutoubou. S’ils ne font pas attention, c’est leurs têtes qui vont tomber. Parce que partout où ils iront, je vais les rechercher.  Je suis un homme de parole. Tout ce que je dis, je vais le faire. Mes compagnons d’armes me connaissent pour ça», assure l’ancien 2è vice-président du CNDD, la junte qui a pris le pouvoir à la mort du général Lansana Conté, en décembre 2008.

Réponse du berger à la bergère ? Tibou Kamara dit vouloir éviter une polémique stérile :

J’aimerais vraiment que le général Sékouba Konaté soit à la place qu’il mérite pour le rôle qu’il a joué dans l’histoire récente du pays, et qu’il prenne de la hauteur et du recul par rapport aux évènements et à la situation du pays. Ce n’est pas dans son rôle de défendre certains acteurs qui se sont rapprochés de lui contre d’autres qui l’ont servi avec loyauté et comme il a eu à le dire à plusieurs reprises, dans les moments de plus grande sérénité. Moi, je me rappelle de l’hommage qu’il m’a rendu dans son discours d’adieu pour considérer que tout ce qu’il dit en ce moment, il faut le mettre sur le compte de l’émotion et de la difficulté de vivre dans un exil qui est une première expérience pour lui et aussi le poids de la solitude pour un homme qui a toujours vécu parmi les gens. Moi, je reste le même dans la collaboration avec lui, je ne souhaite pas un débat qui permettra à chacun de savoir qui de nous deux à quelque chose à reprocher à l’autre. Parfois, le silence est une attitude d’honneur et de responsabilité et parler trop souvent, trop vite quand on n’a pas été seul acteur et on n’ est pas seul  concerné par une œuvre qui est commune est un acte d’imprudence que je lui déconseille, parce que jusqu’ici je n’ai pas voulu sortir de ma réserve pour protéger notre relation et aussi l’image qu’il veut donner du rôle qu’il a joué dans l’histoire du pays. Mais, si j’étais forcé de parler, je pense qu’en donnant chacun sa part de vérité ça aidera les Guinéens à être davantage édifiés aussi bien sur ce qui s’est passé dans cette transition que sur le comportement de chacun d’entre-nous même si je n’ai pas de doute que beaucoup de Guinéens en savent déjà un peu.

Il n’a qu’à avoir du respect pour ceux qui l’ont accompagné dans la transition dont il semble tirer aujourd’hui sa légitimité et des motifs d’orgueil personnel. Je remarquerai seulement qu’un homme pour être pris au sérieux et pour être crédible doit avoir la même parole tout le temps et chez tout le monde. Mais à force de dire une chose aujourd’hui et son contraire demain, d’avoir une opinion favorable sur certains et après défavorable par la suite et revenir encore à des opinions favorables, ça ce n’est pas digne d’un homme qui a dirigé un État et dont on veut garder une image respectable. Mais je suis prêt à faire le débat pour aider à la manifestation de la vérité. D’ici là, je me réserve d’entrer dans une polémique parce que comme je l’ai dit je garde de lui ce qu’il avait dit de moi dans les circonstances de sérénité. Et chacun doit respecter les choix de l’autre dans la vie et ne pas s’offusquer de ce que le destin de l’autre s’accomplisse, sans soi.

Avec Mediaguinée

Leave A Reply

Your email address will not be published.