Justice. Le carnage vécu à Coyah versé au dossier guinéen de la CPI
La Cour Pénale Internationale (CPI) vient d’être saisie par un pool d’avocats internationaux sur les récentes tueries survenues le 12 mai dernier dans la préfecture de Coyah. Ce pour conforter la thèse de crimes contre l’humanité dont se porte coupable le pouvoir sanguinaire de Conakry.
Dans un courrier adressé au procureur de la CPI le 14 mai 2020, les avocats internationaux du FRONT National pour la Défense de la Constitution (FNDC), maîtres William Bourdon et Vincent Bringarth ont attiré l’attention de la CPI sur les violences qui ont éclaté dans la ville de Coyah, faisant plusieurs victimes.
« Madame le Procureur, nous avons l’honneur de vous écrire en qualité de Conseils du FNDC (…). Si nous vous écrivons, c’est pour vous faire part de ce que, depuis le signalement qui a été effectué en application de l’article 15 du Statut de Rome, de nouvelles violences ont éclaté en Guinée et plus spécifiquement à Coyah. Ces violences ont occasionné plusieurs décès de manifestants », indique la note adressée à madame Fatou Bensouda.
Le 12 mai dernier, les populations de Coyah se sont soulevées contre les rackets et autres formes d’exactions commis par les forces de l’ordre postées par les autorités au niveau du barrage de Friguiadi dans le but de faire respecter les mesures de confinement de Conakry, épicentre de l’épidémie de Covid-19 qui frappe la Guinée. Cette manifestation a été réprimée dans le sang. Au moins cinq citoyens ont été tués dans cette répression dont une mère de famille qui revenait au marché. Dans une adresse à la nation, Alpha Condé, le dirigeant guinéen a exhorté la justice à faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé et punir les coupables.
Le courrier adressé à la CPI par les avocats du FNDC et qui a été consulté par Aficaguinee.com est accompagné par une liste provisoire des victimes de ces nouvelles violences. En plus de ces victimes à Coyah, les avocats du FNDC disent également disposer des informations sur le meurtre d’un jeune de 20 ans à Kamsar, tué par un haut responsable de la police en service dans cette ville industrielle secouée par des émeutes anti-délestages le 12 mai.
« Nous tenions par voie de conséquence à porter à votre attention sur ces nouveaux agissements qui, malheureusement sont une nouvelle illustration des graves exactions commises en Guinée sans le moindre espoir dans la justice nationale. Nous nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire », précise les avocats.
Avec Africaguinee