Inondation à Kankan : Guiter sur la sellette, le Président Doumbouya interpellé 

Les récentes inondations qui ont frappé le quartier Bananköröda à Kankan ont mis en lumière les souffrances endurées par les habitants et ont ravivé les accusations à l’égard de Guiter SA, chargée des travaux dans la région. Les témoignages poignants des sinistrés soulignent l’ampleur des dégâts matériels et l’angoisse vécue lors de cette catastrophe.

Mariam Traoré, l’une des résidentes touchées, décrit les heures de terreur passées dans une maison envahie par les eaux de ruissellement, sans possibilité de fermer l’œil. Son récit reflète le désespoir et l’urgence d’une aide gouvernementale.

Les habitants, confrontés pour la première fois à de telles inondations, pointent du doigt Guiter SA, accusant l’entreprise d’être responsable de la situation. Selon eux, les problèmes ont commencé avec le début des travaux de construction des routes, qui ont apparemment altéré le système de drainage naturel de la région. Malgré leurs plaintes répétées, les habitants affirment n’avoir trouvé aucun interlocuteur pour répondre à leurs préoccupations.

Djènè Keita, une autre résidente, exprime la détresse de toute une communauté, appelant le président Doumbouya à intervenir en faveur de son quartier natal. Elle souligne que si Bananköröda continue d’être inondé, c’est aussi la terre natale du président qui est affectée. Les habitants reconnaissent l’importance des travaux de bitumage, mais déplorent les conséquences désastreuses qu’ils ont eu sur leurs habitations.

Ces témoignages poignants recueillis par Guineenews révèlent les failles dans les projets entrepris par Guiter SA et l’amateurisme éclatant de cette nébuleuse, mettant en évidence l’absence de considération pour les réalités locales et les besoins des communautés. Malgré les justifications de l’entreprise, il est clair que les travaux ont eu des répercussions graves et immédiates sur la vie des habitants de Bananköröda. Il est temps que les autorités prennent des mesures pour remédier à cette situation et garantir la sécurité et le bien-être des citoyens.

10 ans pour bitumer une route de 100 km

En plus des récentes inondations à Bananköröda, un autre point souligne l’incapacité notoire de Guiter SA : le bitumage de la route Mandiana-Kankan, longue de 100 km, reste inachevé depuis une décennie entière (alors que financement entier a été décaissé). Cette situation désastreuse affecte non seulement le Wassoulou, mais aussi tout le Nabaya, plongeant la région dans le désespoir. Les accidents à répétition et les larmes de frustration des habitants sont un témoignage poignant de la défaillance persistante de l’entreprise à respecter ses engagements et à répondre aux besoins cruciaux de la population.

Un audit exhaustif des contrats routiers entre l’État et Guiter SA s’impose 

Face aux multiples accusations et aux preuves accablantes de la gestion des contrats routiers entre l’État et Guiter SA, il est impératif de mener un audit complet et approfondi de ces accords. Les récentes inondations à Bananköröda à Kankan, ainsi que le bitumage inachevé de la route Mandiana-Kankan, -sans oublier l’axe Kankan-Kissidougou-, sont des symptômes alarmants d’un problème plus vaste qui nécessite une attention urgente.

Un audit exhaustif permettrait de faire la lumière sur les pratiques de Guiter SA, de déterminer si les contrats ont été respectés et si les normes de qualité et de sécurité ont été observées. De plus, il serait essentiel d’évaluer l’efficacité des mécanismes de supervision et de contrôle mis en place par les autorités compétentes pour garantir la bonne exécution des travaux.

Cette démarche est essentielle pour restaurer la confiance du public dans la gestion des infrastructures routières et pour assurer que les fonds publics sont utilisés de manière responsable et transparente. Les autorités concernées sont invitées à prendre des mesures immédiates pour initier cet audit et à rendre ses résultats accessibles au grand public afin de garantir la reddition de comptes et la justice pour tous. 

Par Sambégou Diallo 

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