Une enquête approfondie révèle un sombre tableau dans le monde des contrats routiers en Haute-Guinée. Au cœur de cette obscurité, trois acteurs clés se partagent le gâteau: le ministère des Travaux Publics, Guiter SA et le Bureau d’études Louis Berger. Le résultat ? Des millions de dollars dépensés dans des projets routiers inachevés et un manque flagrant de contrôle technique des travaux.
L’un des maillons essentiels de ce système nébuleux est le ministère des Travaux Publics, qui est censé superviser ces projets. Cependant, il semble que ce ministère soit plus efficace dans la signature des contrats que dans leur suivi et leur contrôle. Les contrats routiers sont établis sans qu’aucun mécanisme de contrôle ne soit mis en place pour garantir leur exécution appropriée.
Au centre de cette toile d’intrigues se trouve Guiter SA, l’entreprise chargée de la réalisation de ces travaux. Malgré des fonds colossaux débloqués, les projets restent en grande partie inachevés, laissant les routes de la région en piteux état. Les populations locales sont laissées pour compte, confrontées à des routes dangereuses et impraticables.
Le Bureau d’études Louis Berger, un acteur majeur dans l’industrie de la consultation en ingénierie, est également impliqué dans cette nébuleuse. Les contrats sont établis, mais l’absence de contrôle technique des travaux rend difficile de savoir si ces contrats sont correctement exécutés. Il semble que cette entreprise joue un rôle clé dans la planification de ces projets, mais sans mécanismes de suivi adéquats, les résultats sont loin d’être satisfaisants.
Un autre élément troublant réside dans l’inspection régionale des travaux publics, le service de l’État chargé normalement du contrôle routier à Kankan. Malheureusement, cette inspection ne reçoit pas les contrats routiers, ce qui la laisse impuissante et incapable d’agir en l’absence des fonds de dossier nécessaires. Cette faille apparente dans le système permet aux acteurs de contourner les mécanismes de contrôle, laissant ainsi la porte ouverte à l’exploitation de ces contrats.
Cette collusion entre Guiter SA, le Bureau d’études Louis Berger et certains cadres à Conakry est un sujet de préoccupation majeur. Des millions de dollars sont investis dans ces projets, mais les résultats sont en deçà des attentes, tandis que les populations locales souffrent des conséquences de ces routes inachevées et dangereuses.
Il est temps que la lumière soit faite sur cette nébuleuse des contrats routiers en Haute-Guinée. Les responsables doivent être tenus pour responsables, et des mesures drastiques doivent être prises pour mettre fin à cette situation lamentable. Les millions de dollars investis dans ces projets méritent d’être utilisés de manière transparente et efficace pour le bien-être de la population guinéenne.
Par Gordio Kahn