Grève Générale en Guinée : Les Travailleurs Unis pour Leurs Revendications

Depuis le début de la journée de ce lundi 26 février 2024, une agitation à l’aspect dun lointain souvenir secoue la République de Guinée. Les rues de Conakry, habituellement animées, semblent figées dans un silence lourd de significations. La raison ? Un mouvement de grève initié par le mouvement syndical guinéen, déterminé à faire entendre les voix des travailleurs à travers le pays.

Les événements de la journée témoignent d’une situation tendue et de pratiques douteuses. Des sacs d’argent public sont distribués dans les quartiers de Kaloum, visant à dissuader les habitants de la presqu’île de se joindre à la grève. Cependant, cette tactique n’est pas sans controverse, car tandis que certains reçoivent des billets, d’autres sont confrontés à des balles réelles et des gaz lacrymogènes. Une tragédie a même frappé à Sonfonia, où un écolier a perdu la vie aux mains des forces de l’ordre.

Pendant ce temps, le centre-ville de Kaloum, d’ordinaire animé, est plongé dans une atmosphère morose, contrastant avec l’animation habituelle. Les hauts cadres de l’administration publique, résidant en banlieue, ont été transférés dans des hôtels luxueux à Kaloum, aux frais de l’État, pour continuer à travailler sans interruption.

Malgré les pressions et les tentatives de désamorcer la grève, le mouvement syndical guinéen reste ferme dans ses revendications. Les négociations se poursuivent à la Bourse du travail de Kaloum, avec un pays plongé dans un vide gouvernemental depuis une semaine. La question de la légitimité des actions syndicales se pose alors que le pouvoir exécutif semble absent, laissant place à des interrogations sur qui détient réellement les prérogatives de négocier.

Dans une tentative de médiation, les syndicalistes ont été invités à rencontrer les représentants religieux pour discuter des problèmes en jeu. Les écoles publiques et privées restent désertes, et les banques sont fermées à travers le pays, tandis que certains commerces ouvrent sporadiquement.

La plateforme revendicative du mouvement syndical guinéen est claire : lever les restrictions sur internet, mettre fin aux brouillages des médias audiovisuels, respecter les accords en faveur des travailleurs contractuels de l’éducation, et faire baisser les prix des denrées alimentaires, entre autres demandes.

Comme on le voit, la grève générale et illimitée qui paralyse la Guinée reflète l’unité des travailleurs de tous secteurs confondus, déterminés à faire valoir leurs droits et à obtenir satisfaction face aux injustices qu’ils subissent. Leur message est clair : tant que leurs revendications ne seront pas entendues, le pays restera immobile, suspendu dans l’attente de changements significatifs.

par Sambégou Diallo

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