De “grands” artistes à Conakry : Entre fête et arnaque de fin d’année
Nous ne sommes plus qu’à quelques heures de l’an 2020 dont le réveillon risque d’être morose pour la plupart des citoyens, au regard de l’austérité qui est en train de battre son plein. La cherté de la vie et le coût exorbitant des denrées alimentaires ne permettent pas à cette catégorie d’être de la fête.
C’est en tout cas le sentiment qui sera largement partagé ce soir par beaucoup de pères de famille, d’épouses, de jeunes gens et d’ados qui mènent bien malgré eux une vie étriquée, réglée, compassée pour ne pas dire très misérable, avec des charges fixes qui ne permettent ni écart ni fête.
Cependant, chez les privilégiés du bled, on savoure la joie d’exister : tortores en abondance, veillée en classe VIP, dépenses et gesticulations ostentatoires, etc. Ceci n’étant pas interdit, pour ceux qui ont thésaurisé dans l’honnêteté, il est à regretter de voir les voleurs de la République dépenser d’une si ignoble manière l’argent du peuple.
Kerfala Camara KPC, l’héritier de personne, par exemple, a invité à son domicile deux “grands” artistes notamment de l’étranger.
Il va falloir qu’il mette la main à la poche et ne lésine pas sur les moyens. Son argent va partir de cette manière dans la poche de chanteurs dont une fille sénégalaise, appelés à se trémousser simplement pour son plaisir personnel alors que tout autour il y a su monde qui broie du noir.
Du côté de Palm Camayenne, Salif Kéitfa va se produire pour un public sélect. Le ticket? Pas moins de 150 dollars américains (dix fois plus cher qu’en Côte d’ivoire, au Mali, au Sénégal ou ailleurs). En Guinée promoteurs culturels et musiciens se donnent la main pour arnaquer le public notamment une classe moyenne qui peine à se construire.
Comme à l’accoutumée, les ministres du gouvernement folklorique d’Alpha Condé et autres invités dit de marque vont s’y relayer pour déposer leurs enveloppes garnies. Il faut reconnaître que l’argent coule à flot dans ce pays, mais au profit d’une poignée d’individus qui ne l’utilisent pas à bon escient. Ça se voit.
Sambegou Diallo