Le 10 octobre 2023 marque un tournant décisif pour la Confédération Générale des Entreprises de Guinée (CGE-GUI) au cours d’une assemblée générale tenue au prestigieux Palm Camayenne. Cet événement a mis en lumière les lacunes criantes de la direction de cette confédération, une institution qui avait un brillant avenir devant elle.
Le Présidium a saisi cette occasion pour exposer les manquements du président intérimaire, Ansoumane Kaba, de manière franche et sans compromis. Choisi par ses pairs, à savoir Kerfalla Person Camara, Elhadj Hann Mohamed Habib et Ismaël Kéita, pour diriger le bureau exécutif provisoire, il n’a malheureusement pas été à la hauteur des attentes ni de la confiance placée en lui. Son bilan à mi-parcours s’est avéré catastrophique, sans aucune avancée significative dans la bonne direction.
La réunion, initialement prévue pour 2 heures, s’est prolongée de 4 heures, vu le diagnostic alarmant qu’il était nécessaire d’établir. Ce prolongement en valait la peine, car la situation était critique. Plus de deux ans après le premier protocole d’entente de fusion des patronats, signé avec le soutien du gouvernement, le bureau exécutif provisoire dirigé par Guiter n’a pas réussi à rédiger de statuts ni à établir d’autres textes réglementaires, ni à élaborer une charte, ni à mettre en place un organe d’administration ou de gestion légitime. Cette inaction a provoqué un mécontentement quasi-général de l’assemblée générale.
Au cours de ces deux années, ce bureau exécutif provisoire n’a même pas réussi à créer, conformément aux lois, une seule commission statutaire, ni à mettre en place l’une des cinq commissions de travail prévues par le protocole d’entente. L’amateurisme a malheureusement prévalu, transformant cette Confédération, qui avait été inaugurée avec grandiloquence, en une organisation clandestine dépourvue de crédibilité auprès du gouvernement, des partenaires au développement, du secteur privé guinéen et des organisations similaires en Afrique et ailleurs.
Cette léthargie s’explique aisément. Ansoumane Kaba Guiter, en tant que président provisoirement choisi par ses pairs en attendant le congrès électif, a cherché à dominer l’organisation en agissant de manière autonome, en cooptant ses proches pour garantir son élection à la tête de cette organisation qui était promise à un bel avenir. Pour ce faire, il a rejeté systématiquement toutes les propositions de ses pairs, a placé ses partisans au sein du bureau exécutif provisoire, a présidé des réunions clandestines de cette organisation (qui était déjà en soi clandestine), a organisé des missions en Guinée et ailleurs sans consulter personne, a nommé arbitrairement et clandestinement des prétendus experts, a rédigé secrètement des textes sur mesure. Tout cela s’est finalement effondré de manière honteuse ce 10 octobre.
En résumé, cette assemblée générale a été une occasion cruciale pour le Présidium de se dissocier d’Ansoumane Kaba, dont les lacunes et les incapacités ont été exposées devant un public qui n’a pas hésité à réagir. Kerfalla Person Camara (KPC), PD de GuicoPress, n’a pas mâché ses mots : “Tu m’as déçu, Monsieur Kaba”, a-t-il martelé avant de quitter la salle.
Elhadj Hann Mohamed Habib a énuméré les nombreux manquements de cette équipe incompétente et en a démontré les conséquences. Il a dénoncé les tentatives de mainmise sur la CGE-GUI, rappelant que cette organisation ne devait pas être une entité privée, mais une organisation visant à fédérer l’ensemble du secteur privé guinéen.
Face à l’échec évident de l’équipe Guiter, toutes les grandes entreprises, organisations socioprofessionnelles de Guinée et invités d’honneur ont unanimement décidé de suspendre leurs cotisations, totalisant des milliards de FG, en attendant des justifications pour les cotisations précédentes, car l’équipe Guiter n’a pas présenté de bilan financier. Une commission technique a été mise en place, sur le champ, pour rédiger les statuts et donner une forme juridique à cette structure encore embryonnaire qu’est la CGE-GUI. Malgré l’entêtement de Guiter et de ses partisans, qui naviguent à vue dans un océan de défis, les autres membres du Présidium se sont engagés activement dans la création et la mise en place de cette entité afin de lui garantir une certaine crédibilité auprès du gouvernement guinéen, des partenaires au développement, des associations affiliées et du secteur privé guinéen.
À la lumière de tout ce qui s’est passé lors de cette assemblée générale, il est indubitable que Kaba Guiter est poussé vers la sortie. À lui de choisir comment : une sortie discrète ou une sortie forcée. Prendra-t-il la décision de démissionner ? Nous restons en attente pour le découvrir.
Par Sambégou Diallo