Le procès intenté contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, est l’occasion de mettre en lumière les détournements de fonds publics qui sévissent en Guinée. Cependant, ce procès vient de connaitre une autre tournure ce Jeudi 6 avril 2023, devant la chambre de jugement de la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Attendu à la barre ce jeudi pour comparution, l’ancien président de l’assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a brillé par son absence. Son avocat a confié que l’état de santé de son client ne peut pas lui permettre de répondre devant la cour. Cette absence peut être interprétée comme une fuite, surtout que les cas de fuite de personnalités poursuivies pour des infractions économiques sont devenus monnaie courante en Guinée.
Il est également important de noter que le refus de comparaitre d’Amadou Damaro Camara est un manque de respect à l’endroit de la cour spéciale de répression des infractions économiques et financières. Cependant, ce n’est pas une surprise car les hauts cadres de l’État guinéen, souvent impliqués dans des détournements de fonds publics, font preuve de peu de respect envers les institutions judiciaires.
Pour le représentant de l’État dans ce procès, ce refus est une insulte à la justice et à la population guinéenne qui subit depuis des années les conséquences des prédateurs économiques. Il est urgent que la Guinée moralise ses finances publiques et mette fin à l’impunité dont jouissent les dirigeants qui pillent les ressources du pays.
Il est également important de rappeler que le dictateur déchu et son clan ont été les plus grands prédateurs que la Guinée ait enfantés. Dans un pays où les potentialités économiques n’ont jamais profité aux populations et sont toujours mises en coupe réglée par les dirigeants, il est impératif que les responsables de ces détournements de fonds soient traduits en justice et que les Guinéens bénéficient enfin de la richesse de leur pays.
En conclusion, le juge Francis Kova Zoumanigui a rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par l’avocat de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Le prévenu sera entendu à son lieu de détention, à la maison centrale de Conakry, le mardi 25 avril 2023, à 10h, à l’effet de l’entendre en audience publique, contradictoire et médiatisée. Cette audience sera un moment crucial pour faire la lumière sur les pratiques prédatrices qui gangrènent l’État guinéen et empêchent son développement économique et social.
Par Sambegou Diallo