Quand l’ami de la presse est attaqué, il faut s’attendre à un lever de boucliers. C’est naturel. Cette semaine, Moustapha Naïté est au centre d’une polémique entretenue entre pourfendeurs et thuriféraires.
Pour certains, sa luxueuse demeure familiale construite à Lambanyi est l’ultime preuve de l’indélicatesse d’un quadragénaire de ministre, entré dans le gouvernement après l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir. Un président qui se serait intéressé à l’affaire en question, fâché de voir son poulain assurer ses arrières et se faire plein les poches. D’ailleurs comme tout le monde dans cette équipe gouvernementale connue pour son opacité.
Pour d’autres, Moustapha Naïté est blanc comme neige, flanqué de son bon droit de construire un abri décent pour les siens, à la hauteur du PDG de grande entreprise qu’il est et digne du rang de ministre qu’il occupe. Inutile de dire que le débat est houleux et peut être artificiellement ampoulé car une maison représenterait très peu de preuve de l’indélicatesse d’un ministre en exercice, durant quatre ans.
Mais force est de reconnaître que Moustapha Naïté n’est pas blanc comme neige. De son passage à la direction nationale du patrimoine bâti-public, ses collaborateurs retiennent l’image d’un prédateur de l’économie nationale, celui qui leur a acheté un serveur à deux millions de dollars us, rappelle-t-on.
Dans tous les pays du monde, cette machine, tous frais comptés, vaut dix fois moins le prix que lui a attribué le directeur du Patrimoine bâti-public d’alors. Pour couper court à ce débat, demandez à Naïté le prix d’achat du serveur qu’il a destiné à cette direction. Deux millions de dollars us ? C’est un record jamais réalisé dans une gouvernance qui se respecte.
Falaye Kondet