Le tribunal de première instance de Dixinn a rendu son verdict ce jeudi 20 juin 2024 dans l’affaire des officiers supérieurs de la Brigade anti-criminelle (Bac 10) et de leurs co-accusés civils, poursuivis pour importation, transport international de drogue à haut risque, recel et complicité. Ce procès, qui a tenu en haleine la population depuis 2021, a enfin connu son épilogue.
Déclarations de non-culpabilité et relaxe
Dans un jugement qui a surpris nombre d’observateurs, le tribunal a déclaré Ousmane Bangoura, Namory Keita, Mamadou Bela Barry, Bangaly Camara, Jonh Moussa Kandet et Ibrahima Sory Camara non coupables des faits de complicité de trafic international de drogue. Ces six individus ont été renvoyés des fins de la poursuite et ont obtenu une relaxe pure et simple. Leur acquittement a été justifié par l’insuffisance de preuves tangibles établissant leur implication dans les activités criminelles alléguées.
Condamnations et peines d’emprisonnement
En revanche, la justice a été plus sévère à l’encontre des autres accusés. Amadou Sané (Commandant de la Bac 10), Sekou Bakary Keita (Coordinateur adjoint de la Bac 10), Idrissa Camara (Coordinateur de la Bac 10), Issa Kaba et Cheick Mohamed Kamissoko ont été reconnus coupables des faits d’importation, de transport international de drogue à haut risque, de recel et de complicité. Ces cinq individus ont été condamnés à trois ans d’emprisonnement chacun, en plus d’une amende de 15 millions GNF par personne.
Peines sévères pour les fugitifs
Par ailleurs, Mamady Kaba et Jovica Zivkovic, actuellement en fuite, ont été condamnés par contumace à vingt ans de réclusion criminelle. Des mandats d’arrêt ont été émis contre eux, renforçant ainsi les efforts pour leur capture et leur traduction devant la justice.
Contexte et implications
Les accusations portées contre ces officiers de la police et de la gendarmerie reposaient sur des faits particulièrement graves. Depuis leur arrestation en 2021, il leur était reproché d’avoir utilisé leur statut pour détourner des drogues saisies, en réclamant une somme de 100 000 dollars aux civils afin de clore la procédure judiciaire.
Réactions et perspectives
La conclusion de ce procès marque un moment crucial dans la lutte contre le trafic de drogue en Guinée. Si certains saluent la décision du tribunal comme un acte de justice, d’autres estiment que les peines infligées ne sont pas suffisamment dissuasives. Néanmoins, ce procès souligne l’engagement des autorités judiciaires à combattre la corruption et les pratiques illicites au sein des forces de sécurité.
La population reste vigilante quant à l’application de ces sentences et espère que cette affaire servira de leçon pour prévenir de futurs abus de pouvoir. Le suivi de l’exécution des mandats d’arrêt contre Mamady Kaba et Jovica Zivkovic sera particulièrement observé dans les prochains mois.
Un exemple de rigueur
Ce procès, par son ampleur et ses répercussions, restera dans les annales judiciaires guinéennes comme un exemple de la rigueur nécessaire pour éradiquer le fléau du trafic de drogue et de la corruption associée.
Par Sambégou Diallo