Un jour seulement après avoir publié une image prise, selon lui, en Afrique, où il déclarait œuvrer à la grandeur de la Russie, la nouvelle est tombée tel un couperet ce mercredi 23 août. Le fort peu regretté Evgueni Prigojine a passé l’arme à gauche, à la suite du crash de son avion quelque part entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Il était en compagnie de ses fidèles lieutenants, dont un certain Dmitry Outkin qui avait pour surnom… Wagner !
Vladimir Poutine, star du Kremlin et nouveau tsar de Russie, va peut-être organiser une messe de requiem pour le repos de l’âme (tourmentée) du défunt, et savourer au soir l’une des merveilleuses œuvres de Wagner. Pas l’acolyte de Prigojine, son ancien cuistot devenu homme d’affaires et finalement chef d’un groupe paramilitaire. Mais plutôt celles de Richard Wagner, le célèbre compositeur allemand, dont l’un des opéras s’appelle justement « Le crépuscule des dieux ».
À moins qu’il ne jette son dévolu sur « Le vaisseau fantôme », un autre chef-d’œuvre du même compositeur qui raconte l’histoire d’un marin maudit en quête de rédemption. Ce qui pourrait faire penser un peu à l’improbable recherche du salut qui attend probablement, outre-tombe, le seigneur de guerre qu’il fut.
Les commentaires sur le crash qui, de l’avis de certains esprits soupçonneux ne serait pas un accident, vont dans tous les sens. Notamment vers le Kremlin où Poutine avait certainement du mal a digérer l’affront que lui a fait Prigojine il y a deux mois de cela. Avec le sourire en coin et un brin de cynisme, il a dû penser à cette blague de mauvais goût : « Si Dieu avait voulu que l’Homme vole Il lui aurait donné des ailes » !
Mais pourquoi donc le nom Wagner a-t-il été choisi par des affreux, dont les tympans sont plus familiers de la « musique macabre » des kalachs que du timbre velouté d’un violon ? Il existe au moins deux versions.
Le groupe paramilitaire russe Wagner tirerait son nom du chef militaire allemand du XVIe siècle, Heinrich Wagner. Cependant, il n’y a pas de lien direct entre le groupe et la figure historique. Le nom « Wagner » aurait été choisi de manière fortuite par le co-fondateur du groupe, Dmitriy Utkin, également connu sous le surnom de « Wagner ».
Selon une autre source, Wagner était déjà le surnom de Dmitri Outkine à l’époque où il était un élément des forces spéciales russes. Néonazi et grand admirateur d’Adolf Hitler et du IIIe Reich, son pseudonyme évoquerait le compositeur allemand Richard Wagner, dont les œuvres étaient prisées par le Fürher.
Une admiration dont se serait bien passé le pauvre compositeur, soit dit en passant.
Fondé en 2014, le groupe Wagner est considéré comme une entreprise militaire privée (EMP) – il en existe d’autres en Russie -. Composé principalement d’anciens soldats russes, y compris des membres des forces spéciales, le groupe opère en dehors du cadre formel et n’est pas affilié aux structures officielles de l’armée. Son objectif principal est de fournir des services de sécurité et de soutien militaire à des acteurs étatiques ou non étatiques qui sont alignés sur les intérêts russes.
Par Top Sylla