Les derniers événements sanglants du pays et leur gestion dénotent l’impuissance de l’État et la fragilité politique du président Alpha Condé. La fracture avec ses partenaires du second tour de la présidentielle et le manque de résultats significatifs sur la vie des populations mettent l’ancien candidat de l’Alliance Arc-en-ciel dans l’inconfortable position d’un mammifère sans pattes.
En mai 2005, en prélude aux élections communales de juin 2005, les discussions sur la signature d’un accord électoral global entre leaders de partis d’opposition regroupés dans le FRAD (Front pour l’Alternance Démocratique) tombent dans l’impasse. Face à ses alliés de l’époque, Sidya Touré de l’UFR et Jean Marie Doré de l’UPG au domicile-siège de ce dernier à Donka, le président du RPG, Alpha Condé, sèchement et fermement, clos le débat et exécute l’alliance par cette auto-évaluation politique : ‘’ Je peux remporter seul les 38 communes de la Guinée’’.
Cette courte phrase résume toute la complexité de l’ancien président de la FEANF. Elle est très expressive quant à la lecture personnelle et politique que le président Alpha Condé se fait de lui-même. Depuis toujours, il s’estime largement au-dessus de tous les leaders de partis guinéens et de la plupart des hommes politiques africains. Ne pas tenir compte de cette perception personnelle qui l’habite, c’est généralement botter en touche, à chaque fois qu’on est amené à évoquer Alpha Condé ou à interpréter ses prises de position, propos, actes ou actions.
Il se croit fait pour gouverner et considère les autres leaders de partis guinéens comme des marionnettes fabriquées les unes après les autres pour uniquement s’opposer à son irrésistible ascension vers le pouvoir, ‘’mais, martelait-il, on ne peut empêcher le soleil de se lever avec les cinq doigts’’. Mansour Kaba, expressément indexé d’avoir ‘’osé créer le parti Dyama et porter la contradiction au RPG’’ et systématiquement combattu en Haute Guinée, était un symbole de ce ‘’complot’’ mais pas le seul.
Le président du RPG n’a pas non plus admis le statut de leader du président de l’ARENA (un parti agréé presque au même moment que le RPG en 1992), encore moins celui de ministre de Sékou Koureissy Condé quand ce dernier a été promu chef du département de la sécurité en octobre 1997. L’un et l’autre ont eu droit à des traitements pour le moins sentencieux de la part d’Alpha Condé et de ses lieutenants qui ont développé contre ces deux leaders des philippiques particulièrement épiques.
Mais, soyons honnêtes et reconnaissons que contrairement aux critiques de l’époque le qualifiant du ‘’nouvel empereur du Mandingue’’ et limitant son influence politique sur la zone de la savane, Alpha Condé a toujours revendiqué une emprise nationale allant de Boké, sa ville natale, à Yomou, l’une des premières villes de clandestinité du MND-RPG. ‘’Même le parti de Jean Marie Doré, confie-t-il en 1992, c’est contre moi’’.
Comme Mansour Kaba ou Sékou Koureissy Condé, dans le Mandingue, l’UPG et Jean Marie Doré, en Guinée forestière étaient rangés dans la catégorie des chargés du sale boulot contre Alpha Condé et le RPG après la légalisation des partis politiques. Près de 20 ans après cette légalisation des partis politiques, sa position n’a guère évolué. Leader de toujours, il a ainsi tancé Kassory Fofana d’avoir créé un parti, la GPT (Guinée Pour Tous) et surtout d’avoir fait acte de candidature à la présidentielle de juin 2010. Les rapports n’ont pas toujours été faciles avec François Fall, Ousmane Kaba, Hadja Saran Daraba (fondus aujourd’hui dans le RPG-Arc-en-ciel) ou Mamady Diawara, (préférant placer son PTS au service du régime que de le dissoudre dans le nouveau parti). Pour avoir appartenu à des gouvernements du régime défunt ou été sous les ordres du général Conté, fondé des partis et s’être présentés à la présidentielle de 2010, l’envers du décor n’est pas forcement rose avec ces personnalités.
Quant à Sidya Touré, son avènement à la tête de l’UFR en mai 2000, a été interprété comme un ‘’putsch politique dirigé contre Alpha Condé’’ purgeant à l’époque à la maison d’arrêt de Conakry une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme. Lansana Kouyaté, pour la nomination duquel à la primature en 2007, Alpha Condé jure avoir ‘’dépensé deux millions (2.000.000) d’euros’’, est également qualifié de ‘’traitre qui a profité de sa position de chef du gouvernement d’un président grabataire pour vouloir abattre le RPG et asseoir sa base politique’’.
C’est bien avec ce sentiment sur les uns et les autres que l’opposant historique signe, au passage, avec ce gotha d’ennemis politiques intimes des accords ‘’tactiques et stratégiques’’ dont bon nombre ne font rêver que ceux qui ont lu ou récité tout le contenu des conventions. Pour le candidat dont les yeux n’étaient rivés que sur le fauteuil du palais, seul le premier point lui apportant le soutien ou le ralliement de l’autre signataire comptait. Convaincu de sa prédestination, il se persuade aussi que ces alliés du second tour le rejoignent par calculs, parce que sa victoire, croit-il, était dessinée, « quand ta main est dans la main de DIEU, aime-t-il dire, tu n’as rien à craindre ». Une certitude si ancrée que même les anciens dignitaires recyclés du régime Conté applaudissent le président du RPG quand il proclame avoir gagné tous les scrutins présidentiels organisés en Guinée depuis décembre 1993. Le faible score du premier tour de la présidentielle de juin 2010 serait le fait du dévoiement des représentants de ses adversaires à la CENI.
Bref, pour le président Alpha Condé, son avènement à la présidence de la République est une logique, un droit que nul n’a construit mais que des ‘’mauvais esprits’’, comme sous le règne du président Conté, pouvaient encore retarder ou contrarier. Surtout avec un surprenant et désespérant résultat de 18% obtenu au 1er tour de la présidentielle. L’un activant l’autre, d’où ces alliances multiples nouées dans tous les sens. Mais, passer l’étape de la proclamation des résultats par la Cour Suprême, surtout celle de l’investiture, installé désormais dans son fauteuil et fidèle à l’idée qu’il se fait de sa ‘’suprématie historique’’, le président Alpha Condé entame le processus d’autoflagellation. Cette autoflagellation du nouveau président de la République commence, en effet, par la signature de l’arrêt de mort de l’Alliance Arc-en-ciel, tout au moins dans sa forme partenariale égalitaire entre partis et leaders fondateurs.
Dorénavant, les alliés d’hier, qui au demeurant n’ont été pris tels que le temps d’une campagne incertaine, doivent fondre dans le RPG-Arc-en-ciel. De toute façon, après l’orage de l’entre-deux tours, on les estime ni utiles ni dangereux pour Alpha Condé. Et c’est l’acte sinon le crime politique qu’il fallait bien se garder de commettre. Il est à l’origine de toutes les difficultés actuelles du président Alpha Condé. ‘’Quand l’éléphant, enseigne le proverbe, se prive de ses défenses, il devient une proie facile même pour le petit écureuil ‘’. C’est ce qui semble être aujourd’hui la réalité présidentielle d’Alpha Condé attaqué, offensé et même injurié par n’importe quel myrmidon de la politique sans qu’aucun dignitaire de son régime ne daigne réagir.
D’ailleurs, le président Alpha Condé, faute d’appuis solides, a été, depuis le début de son quinquennat et sur tous les sujets de désaccords, toujours contraint au recul face à ses adversaires. Recul sur le recensement au profit de la révision que la loi et l’opposition réclamaient ; recul sur le départ de Lounceny Camara et la recomposition de la CENI qu’exigeaient le collectif et l’ADP ; recul sur tous les chronogrammes proposés par la CENI et rejeté par les adversaires du président Alpha Condé etc. De recul en fuite, les derniers événements sanglants marquent la fragilisation totale du régime qui, au grand dam des victimes de tous les côtés et des fanatiques de l’état de droit, pousse la démission jusqu’à l’abandon de la procédure judiciaire annoncée pour faire la lumière sur les pertes en vies humaines, les blessures et les dégâts causés lors des derniers événements. Après tant de signes de faiblesses du pouvoir pourquoi, s’interroge l’opposition revigorée par toutes ces victoires, s’arrêter en si bon chemin alors que la résiliation du contrat et le départ du couple Waymark – Sabari -Technologie ainsi que le droit de vote des guinéens établis à l’étranger sont à portée de main ?
L’opposition a le vent en poupe et se sent en position de dicter ses règles. Jamais, le président Alpha Condé, dans son long combat politique, n’a été si seul, si faible et si voué à ses adversaires. Mais, la première responsabilité de cet inconfort lui est imputable. En croyant pouvoir tout, il s’est donné le gouvernement le plus faible de l’histoire de la Guinée. À commencer par le premier des ministres, Mohamed Said Fofana qui, a beau être dévoué et sympathique, sans relations internationales ni expériences et connaissances économiques et de négociateurs, n’est pas l’homme de la situation capable de relever le pays des affres et défis de plus d’un quart de siècle de mauvaise gouvernance, vols, pillages et détournements. Le président Alpha Condé, pour un départ et face à la complexité des problèmes, avait besoin d’un gouvernement limité et réservé à des compétences de chaque secteur. L’Alliance Arc-en-ciel qui l’a portée au pouvoir devait jouer les premiers rôles et s’ouvrir aux partenaires politiques de l’adversaire du président élu. Le professeur Alpha Condé, probablement n’a pas interrogé l’histoire lointaine et récente de la Guinée et de l’Afrique en prenant les rênes du pays.
En 1958, le leadership du président Ahmed Sékou Touré et la force électorale du PDG étaient incontestables. Mais, le premier président guinéen (qui soit dit en passant a été démocratiquement élu à l’époque) aussi puissant qu’il était a tendu la main à ses rivaux et adversaires et formé un gouvernement issu de l’élite représentative des réalités politiques et sociologiques de la Guinée de l’époque. La gestion des rapports personnels, les rivalités claniques et leurs conséquentes sanglantes et douloureuses sont une autre histoire. Mais, le président Sékou Touré, malgré le faible niveau d’instruction dont il était crédité, comprenait déjà l’impossibilité de gouverner la Guinée en laissant à l’écart ou sans tenir compte des éminences grises de haut niveau comme les fondateurs du BAG et des autres partis opposés au PDG-RDA. Il n’était pas question, avec la réalité de l’exercice du pouvoir, de laisser germer les graines d’une inévitable opposition. La tactique du responsable suprême de la révolution depuis n’a pas varié : Gouvernement, détention ou exil.
Le 03 avril 1984, le colonel Lansana Conté, conscient de ses limites et faiblesses, et pour éviter les adversités, forma un gouvernement dans lequel s’engouffrèrent toutes les élites militaires de l’époque. Passer le moment du doute et ayant pris assurance, il se mit à ‘’couper les branches pourries’’ avec le limogeage et la neutralisation de plusieurs militaires membres du gouvernement pour asseoir son autorité et son pouvoir. Et après la légalisation des partis politiques, le président Conté théoriquement avait beaucoup d’opposants, mais dans les faits seul justement le président du RPG, Alpha Condé était son adversaire, puisqu’il avait avec Jean Marie Doré, Bâ Mamadou, malgré l’éloquence des deux dans la critique contre son régime, des rapports discrets de complicité politique.
Tout près de la Guinée, en Côte d’Ivoire, le président Allassane Ouattara gouverne aujourd’hui son pays avec ceux qui sont à l’origine des épreuves les plus dures de sa vie. Pas simplement par amour du pardon ou de la paix, mais surtout par nécessité politique et sociologique d’autant que le président du RDR est conscient de l’impossibilité pour son parti de gouverner seul dans le contexte national et international actuel et de pouvoir résister à la double adversité du FPI et du PDCI, deux partis qui lui ont créé tant d’ennuis. Au Sénégal, le président Macky Sall gouverne avec une large coalition de partis parfois hétérogènes dont l’APR de Moustapha Niasse, président de l’Assemblée et ami d’Alpha Condé.
L’actuel président du Niger, Mahamane Issoufou était simple candidat déclaré présent dans la salle du palais du peuple à l’investiture du président Alpha Condé. Tout comme le sénégalais et l’ivoirien, il préside avec la coalition qui l’a portée au pouvoir.
Alors que les trois présidents cités, élus et investis, après lui ont installé toutes les institutions politiques de leurs pays et bénéficient de l’aide et de la coopération avec les bailleurs de fonds, le président guinéen, à l’orée de la troisième année de son investiture, s’enlise dans les crises politiques. En été 2012, les présidents ivoirien, sénégalais et nigérien ont été officiellement reçus au palais de l’Elysée à Paris par le président François Hollande et en sont sortis chacun avec des enveloppes d’aides budgétaires de plusieurs centaines de millions d’euros pour chacun. Au même moment, le président Alpha Condé, en provenance d’Asie et en escale dans la capitale française, a été lui aussi reçu par le nouveau président français non pas à titre officiel mais privé et en est sorti avec une promesse d’aide budgétaire de 5 millions d’euros conditionnée à la tenue des élections législatives transparentes. Le décaissement des montants de l’enveloppe du 10e FED ou de ce qui en reste est également lié à la tenue des législatives. Affaiblit, sans alliés significatifs sur la scène nationale, le président Alpha Condé peine à obtenir un chronogramme consensuel. L’opposition ne semble avoir aucun intérêt à l’aider à sortir de ce bourbier dans lequel il s’est enfermé. À cet égard, il est curieux de constater que le président ivoirien dont il est le ‘’Conseiller politique’’ profite mieux, avec une croissance prévisionnelle de 9% en 2013 pour la Côte d’Ivoire, des conseils du président guinéen que la Guinée.
Le président Alpha Condé a du caractère, mais a manqué de dextérité en commençant par rompre ses propres ressorts politiques. Aimer ou non Lansana Kouyaté, Kassory Fofana, Jean Marie Doré, Sidya Touré, Abé Sylla etc., ils sont la réalité de la classe politique guinéenne d’aujourd’hui. Ce ne sont pas des saints, ils sont reprochables à maints égards dans leurs gestions, mais ils sont présents sur le terrain et écoutés. Avoir tout ce monde sur le dos, à tort ou à raison, il est difficile sinon impossible de s’en sortir. C’est de l’autoflagellation. Et les lieutenants du président Alpha Condé comme Moustapha Naité et d’autres font une mauvaise lecture et se trompent en pensant que ces leaders politiques manipulent le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo. Au contraire, c’est bien Cellou Dalein Diallo, le challenger d’Alpha Condé, qui a besoin de ces hommes politiques pour construire autour de lui, l’Alliance que le président de la République perd. Mieux que quiconque, Cellou Dalein Diallo, 44% au premier tour de la présidentielle, mesure tout le poids d’une telle Alliance dans son échec au second tour. Dorénavant, il consent à tous les sacrifices pour éviter une mobilisation de l’ampleur de celle de 2010 contre lui. Avec tous ces leaders dans l’opposition, le président de la République se monocolore et celui de l’UFDG a reconstitué l’Arc-en-ciel autour de lui. Même Hitler n’a perdu la deuxième guerre mondiale qu’après s’être attaqué à tout le monde.
Dans un pays où le militantisme répond d’abord au seul critère ethnique, Cellou Dalein Diallo a besoin de tous ces leaders pour exister, briser la peur, se défaire de la mollesse que l’aile dure de l’UFDG lui reproche et paraitre comme l’incarnation de l’opposition extrême que ses militants revendiquent contre le régime d’Alpha Condé. Prisonnier de cette ligne, Cellou Dalein Diallo, l’agneau politique, est malheureusement condamné à fournir tous les jours, les preuves de sa fermeté face à Alpha Condé sinon à se faire éjecter de la présidence du parti par le courant radical de Bah Oury. A moins de s’engager noir sur blanc à céder le pouvoir à Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé n’est en mesure de conclure aucun autre accord avec le leader de l’UFDG pour qui, il faut rappeler, tout compromis avec le régime guinéen aura valeur de compromission. Désormais, et avec tous les autres leaders dans la rue, le combat du président de l’UFDG n’a plus l’allure ethnique qui a souffert de la mobilisation générale de 2010. A contrario, il ressort de la lecture des derniers événements, qu’un front se constitue contre les soutiens jusqu’auboutismes du président de la République sinon contre sa communauté.
Le manque de résultats visibles ne facilite pas la compréhension d’un président qui a promis de ‘’rattraper en 5 ans, le retard des 50 ans d’indépendance’’. Dans le domaine de l’électricité qui a été exprimé comme la plus forte attente des guinéens, les populations ne pardonnent pas que Conakry, plus de deux ans après les espoirs nourris avec Alpha Condé, s’enfonce davantage dans l’obscurité. Pourtant, des moyens ont été dégagés par le président de la République. Mais, à eux seuls, les moyens ne suffisent point. La coordination générale installée à l’EDG ne semble pas être qualifiée ou compétente pour relever ce défi qui aurait politiquement profité à Alpha Condé. Là également, le président Alpha Condé s’est auto flagellé en faisant confiance à une équipe dont le niveau intellectuel et technique est trop limité pour une telle priorité.
À commencer par le premier responsable, dit le coordonnateur général, fou du petit écran, qui parle français comme les vaches espagnoles. Le chômage endémique des jeunes, l’insécurité galopante, la cherté de la vie, les graves accusations proférées à longueur de journée contre le régime et l’entourage proche du président comme sur les causes de la fermeture de l’usine de FRIGUIA, l’inactivité de SOTELGUI, le gel des activités de Rio Tinto sont tant de mauvaises nouvelles pour un régime porté par le désir du changement. Ils constituent quelques thèmes des campagnes que ses opposants mènent contre la gouvernance Alpha Condé dont l’un des cas d’autoflagellation fut l’acte officiel de nomination de son fils Mohammed Condé à ses côtés. Un fils au centre des accusations parfois fantaisistes mais salissantes pour l’image de propreté revendiqué par le président de la République. L’argument de compétence avancé pour expliquer cette nomination souffre sous le poids de multiples critiques formulées contre Mohammed Condé. Sur ce point également, le président de la République n’a pas écouté l’actualité et l’histoire.
Depuis toujours, la nomination des fils ont toujours eu des effets négatifs pour leurs pères chefs d’état. Les ennuis actuels de Karim Wade, sommé de justifier plus d’un milliard d’euros de biens et interdit de quitter le territoire sénégalais, qui défraie aujourd’hui la chronique en est l’une des illustrations. Mais, Karim Wade, dont la propulsion forcée et arrogante sur la scène explique en grande partie la coalition générale contre le président Abdoulaye Wade, n’est pas le seul exemple instructif. Bien avant lui, le fils du président François Mitterrand, Christophe Mitterrand, nommé conseiller à l’Elysée pour les affaires africaines dans les années 80-90, a fini par séjourner en prison. Le fils du président équato-guinéen, confronté à la justice internationale, celui de l’ancien guide libyen, pour les affaires africaines, détenu depuis la chute et l’assassinat de son père sont aujourd’hui victimes de leur implication dans la vie politique de leurs pays.
Le président de la République a beau se défendre en accusant ses adversaires actuels d’être les responsables de l’état décadent du pays, il n’est pas audible. Cette défense n’est pas efficace pour deux raisons : aucun audit n’a été mené depuis son arrivée au pouvoir par Alpha Condé pour situer les responsabilités des uns et des autres ; les guinéens, confrontés aux épreuves du quotidien, ont oublié le passé. Ils ont des besoins, ils s’attendent à des solutions concrètes et non à des accusations indigestes.
Mais, Alpha Condé, en difficulté et menacé, n’est pas encore politiquement mort. Il lui suffit simplement de trouver le médecin approprié. Cependant, le risque scenario catastrophe de Moussa 3 Bayault Camara, ancien secrétaire permanent du RPG, pronostiquant : «Si le PDG et le PUP n’ont pas survécu à la mort du président Ahmed Sékou Touré et du général Lansana Conté, le RPG risque lui de mourir du vivant du président Alpha Condé » existe.
Abdoulaye Condé, fondateur
de ‘’La Nouvelle Tribune’’