Alpha Condé était-il instigateur du massacre du 28 septembre ?

Après son arrivée à tête du pays, le président condé n’a rien fait pour l’organisation d’un procès. Au contraire, des bourreaux ont été “récompensés” par des promotions jusque dans les entrailles de la présidence guinéenne. L’on se rappelle que le jour du massacre, tous les cadres du RPG étaient absents du stade, comme s’ils avaient un pressentiment. Alpha condé lui même avait pris la poudre d’escampette, prenant un avion pour Washington, après avoir encouragé ses collègues à braver l’interdiction d’organiser la manifestation ce 28 septembre, pourtant interdite par la junte.

Plus grave, son pouvoir n’a pas fait marcher la machine judiciaire, curieusement grippée.

Pourtant, il s’est empressé d’organiser un procès concernant une supposée attaque de son domicile.

Tous les ingrédients laissent penser que condé alpha et konaté sekouba, par ailleurs coupables du transfert ethnique du pays en dehors des normes démocratiques, n’étaient pas blancs comme neige.

Onze ans après le massacre du 28-septembre, les victimes n’ont toujours pas obtenu justice malgré les promesses réitérées du gouvernement. Les États-Unis, la France et l’Union européenne « exhortent le gouvernement guinéen à tenir un procès dans les plus brefs délais ». L’instruction est clôturée depuis fin 2017 et 13 accusés doivent être jugés par le tribunal de première instance de Dixinn statuant en matière criminelle. Mais faute d’avancée significative, les partenaires de la Guinée réfléchissent à d’autres voies de recours.

Onze ans depuis que les crimes du 28 septembre ont été perpétrés, le régime d’Alpha Condé refuse de rendre justice. Il n’y a même aucun espoir de voir un procès dans un court délai puisque certains inculpés continuent d’occuper de hautes fonctions au sein de l’appareil d’Etat. Mais, pour ne pas garder le silence à l’occasion de la date anniversaire des massacres, les représentations diplomatiques des Etats-Unis, de la France et de l’Union européenne ont publié un communiqué laconique pour constater qu’il devrait y avoir justice pour les victimes…

Pour rappel, au lendemain de la mort du Général Lansana Conté, le deuxième président de la Guinée indépendante (le 22 décembre 2008), une junte militaire, dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, a pris le pouvoir qu’elle a promis de rendre à l’issue d’une élection présidentielle libre et transparente, à laquelle aucun de ses membres ne sera candidat. Mais, quelques mois après, le chef de la junte change de discours et menace de se porter candidat. Ce qui a irrité les leaders politiques et sociaux qui forment alors une coalition contre les putschistes, un peu comme le FNDC d’aujourd’hui contre le refus du président Alpha Condé de quitter le pouvoir au bout de ses deux mandats légaux…

Le 28 septembre 2009, cette coalition contre la confiscation du pouvoir organise un meeting au stade du 28 septembre, à Conakry, en réaction à un autre organisé par des cadres partisans des putschistes qui voulaient confisquer le pouvoir. Et, la junte militaire interdit le rassemblement politique, avec le prétexte que cette date était l’anniversaire du vote de la Guinée contre la France coloniale.

Mais, les organisateurs décident de braver cette interdiction. Face à la déferlante humaine, une féroce répression est exercée : plus de 150 personnes ont été tuées, des centaines de blessés et de nombreuses femmes et filles violées en public et en plein jour au stade. Ce qui entraînera une forte émotion au sein de l’opinion nationale et internationale. Et, la junte ne survivra pas à ce massacre puisque moins d’un mois après, c’est le capitaine Moussa Dadis Camara qui se fera tirer dessus par son ancien aide de camp (le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba) qu’il aurait voulu livrer comme unique coupable de ces crimes.

On connaît la suite, Moussa Dadis Camara sera évacué d’urgence au Maroc, puis contraint de vivre en exil au Burkina Faso, le temps d’organiser l’élection présidentielle qui permettra à Alpha Condé (un des principaux organisateurs de la manifestation) d’accéder à la présidence de la République. Mais, au lieu de juger les coupables et rendre justice aux victimes, le nouveau chef d’Etat se fera entourer par des personnes inculpées dans ce dossier qui ne connaîtra pas d’évolution véritable pendant ses dix ans de gouvernance.

Aujourd’hui, c’est l’ancien opposant qui fait face à une autre coalition contre sa volonté de confisquer le pouvoir au-delà des deux mandats légaux. Les manifestations contre sa volonté de violer et de changer la constitution guinéenne qu’il a pourtant juré de respecter et de faire respecter (en 2010 et 2015) ont déjà entraîné des répressions meurtrières avec un bilan de plusieurs dizaines de morts… Mais, les ambassades occidentales s’expriment sur les crimes du 28 septembre comme un simple constat du retard et une exhortation de voir la justice s’accomplir…

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