Addis Abeba: Embaló accueilli en président, n’en déplaise à ses détracteurs!
En pleine cacophonie post-électorale bissau guinéenne, le président élu selon la Commission nationale électorale (CNE) a été accueilli à Addis Abeba avec la pompe nécessaire. Umaro Cissoco Embaló assistera à la 33 ème session ordinaire de l’Union Africaine (9 et 10 février 2020) en tant que président comme le montre l’invitation datée du 24 janvier 2020 signée par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine. Ce dernier s’est vu embarrassé par la note verbale de l’ambassade Bissau guinéenne auprès de l’Union Africaine, demandant l’annulation de l’invitation. D’où une nouvelle missive du diplomate tchadien datée du 31 janvier 2020, une semaine jour après jour après la première invitation. «Compte tenu du fait que le processus électoral n’est pas achevé, la commission de l’UA prie la mission permanente de bien vouloir considérer l’inviatation adressée au nouveau président comme nulle et non avenue», précise la commission de l’Union Africaine dans une note signée le 31 janvier.
Loin de tenir compte des atermoiements de Moussa Faki Mahamat, l’intrépide Général de Brigade posait ses pieds, le 8 février 2020, sur le tarmac de l’Aeroport Bolé d’Addis Abeba. Pendant ce temps, son rival, Domingo Simoēs Preiras, candidat du parti historique PAIGC, resté à Bissau, continuait d’ une part de dénoncer une telle invitation et, d’autre part, d’exiger un décompte du scrutin selon sa propre interprétation de l’avis de la Cour Suprême.
De son côté, la CNE avait entre temps confirmé, mardi 4 février 2020, la victoire de Umaro Cissoco Embalo en limitant son examen aux procès verbaux contestés. La vérification des procès-verbaux du second tour, faite à la demande de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), répond-t-elle à la demande de la Cour Suprême ?
La démarche est en tout cas contestée par les partisans de DSP au sein du PAIGC estimant que la Cour Suprême stipulerait un décompte de tous les suffrages lors du second tour. Dans ce climat tendu, Umaro Cissoko Embaló poursuit son périple qui l’a conduit dans diverses capitales africaines. Toujours sûr de sa victoire, Embaló a donné rendez-vous à ses amis et à la presse pour le 27 février à Bissau, jour de son investiture.
Reste à savoir si d’ici là, la Cour Suprême et la CNE arriveront à accorder leurs violons au bénéfice d’un pays paralysé par une série de crises politiques depuis plus de six ans.
Pour rappel, Umaro Cissoco Embaló a été déclaré vainqueur par la CNE lors du second tour des élections présidentielles Bissau guinéennes tenues le 29 décembre 2019, sous la bannière du Madem-G15 avec 53,55% des voix, contre 46,45% pour son rival Domingos Simões Pereira du Paigc.
Avec financialafrik